En mettant régulièrement de côté une partie de vos revenus dans des investissements, vous pouvez progressivement accumuler du capital et créer un coussin financier significatif au fil des ans. Cette approche vous permet de profiter des intérêts composés et d’utiliser des avantages fiscaux. La France propose un système fiscal relativement simple pour les investissements en valeurs mobilières, telles que les actions, les obligations et les ETF. Voici les principaux points à connaître :
Impôt sur les revenus des investissements
En général, les revenus des investissements (tels que les intérêts et les dividendes) sont imposés à un taux fixe de 30 %. Cet impôt comprend 12,8 % d'impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux. Cependant, si vous avez un faible revenu, vous pouvez opter pour des taux d'imposition progressifs (dans ce cas, le taux dépend de votre revenu global). Dans de rares cas où le contribuable ne relève pas de la sécurité sociale obligatoire française, les prélèvements sociaux sont de 7,5 % au lieu de 17,2 %. Cela s'applique aux expatriés qui paient des taxes sociales dans d'autres pays de l'UE, de l'EEE ou en Suisse.
PEA – Compte d'investissement à avantages fiscaux
Il existe en France un compte d'investissement spécial appelé PEA (Plan d'Épargne en Actions). Tous les revenus d'investissement sur ce compte sont réinvestis sans imposition. Si vous conservez de l'argent dans un PEA pendant plus de 5 ans, vous ne payez que 17,2 % de prélèvements sociaux lors du retrait des fonds, et les revenus sont exonérés d'impôt sur le revenu. En cas de pertes, elles peuvent être utilisées pour compenser d'autres gains en capital ou être reportées pendant 10 ans. Les investissements via un PEA sont généralement limités aux titres français et européens. Toutefois, certains ETF synthétiques européens à stratégie d'investissement globale (tels que les fonds MSCI World) peuvent également être achetés pour des raisons fiscales techniques. La version française du site JustETF vous permet de filtrer les fonds éligibles au PEA. Le PEA a une limite de contribution de 150 000 €. Les comptes de courtage ordinaires sont appelés CTO – compte-titres ordinaire – et ne bénéficient pas de ces avantages fiscaux.
Impôt sur les plus-values
Lorsque vous vendez vos actifs et réalisez un profit, cela s'appelle une plus-value. Dans la plupart des cas, ce revenu est imposé à un taux fixe de 30 %. Si vous vendez vos actions à perte, cette perte peut être utilisée pour réduire les impôts sur les gains futurs pendant 10 ans.
Impôt de sortie
Si vous décidez de quitter la France, un "impôt de sortie" peut être appliqué sur certains gros investissements. Cela s'applique aux personnes qui ont été résidentes fiscales en France pendant au moins 6 des 10 dernières années. Cet impôt peut être prélevé sur de grandes participations ou des actifs financiers d'une valeur supérieure à 800 000 €.
Dividendes
Les dividendes sont des paiements que les entreprises versent à leurs actionnaires. En France, ils sont imposés au même taux de 30 % que les autres revenus d'investissement. Cependant, si votre revenu global est faible, vous pouvez inclure les dividendes dans votre déclaration fiscale et payer moins d'impôt. Si vous choisissez d'imposer les dividendes selon des taux progressifs, 40 % des dividendes d'actions sont exonérés du taux fixe de 12,8 %. Cela signifie que si vos dividendes sont relativement élevés et que vos autres revenus sont faibles, vous pouvez réduire votre charge fiscale en les incluant dans votre revenu total. Toutefois, cette exonération ne s'applique pas aux fonds ou ETF, les dividendes de ces produits étant entièrement imposables.
Comptes de courtage ordinaires (CTO)
Les comptes de courtage ordinaires sont appelés "compte-titres ordinaire" (CTO). Ces comptes ne bénéficient pas des avantages fiscaux comme le PEA et sont imposés sur une base générale. En France, il est également interdit d'investir dans des ETF américains et des fonds indiciels par le biais de comptes de courtage ordinaires ou d'autres canaux, car ils ne sont pas conformes aux réglementations européennes. Par conséquent, les investisseurs français choisissent généralement des ETF européens disponibles via le PEA ou le CTO pour accéder aux marchés mondiaux.
ETF et fonds indiciels américains
Les ETF et les fonds indiciels américains ne sont pas disponibles dans l'UE, ce qui signifie que les investisseurs français ne peuvent pas investir directement dans ces produits. Au lieu de cela, l'accès aux ETF et aux fonds indiciels est possible via des alternatives européennes conformes aux réglementations de l'UE.
Convention fiscale entre les États-Unis et la France et convention fiscale sur les successions
Il existe une convention fiscale entre les États-Unis et la France. Un taux de retenue réduit de 15 % peut s'appliquer aux dividendes versés par des sociétés américaines à des contribuables français si les documents appropriés (W-8 BEN) sont fournis au courtier. L'impôt retenu peut être utilisé comme crédit d'impôt sur la déclaration de revenus française. Il existe également une convention fiscale sur les successions entre les États-Unis et la France. Selon ce traité, l'impôt sur les successions aux États-Unis ne s'applique que si la personne décédée était citoyenne des États-Unis ou résidait aux États-Unis au moment de son décès. Dans le cas contraire, les règles françaises doivent s'appliquer.
Fonds de capitalisation et de distribution
Beaucoup d'investisseurs préfèrent les fonds de capitalisation car ils permettent de différer l'imposition. Les fonds de capitalisation réinvestissent les bénéfices, tandis que les fonds de distribution les distribuent sous forme de dividendes.
Investissements de retraite
Il existe des avantages fiscaux pour l'épargne retraite en France. Par exemple, l'assurance vie (Assurance-Vie) offre des avantages fiscaux après 8 ans de conservation des fonds. Il existe également un plan d'épargne retraite (PER) qui permet des contributions avec des déductions fiscales.
Impôt sur la fortune
Il n'y a pas d'impôt sur la fortune en France sur les valeurs mobilières, sauf lorsque les actifs sous-jacents sont des biens immobiliers. Ainsi, l'impôt sur la fortune ne s'applique qu'aux biens immobiliers dont la valeur dépasse un certain seuil.
Déclaration fiscale
L'année fiscale coïncide avec l'année civile. Les déclarations fiscales doivent être soumises d'avril à mai de l'année suivante. Les revenus des investissements doivent être inclus dans la déclaration fiscale (Formulaire 2042). Si vous avez des comptes étrangers ou des polices d'assurance, ils doivent également être déclarés (Formulaire 3916).
Impôts sur les successions et donations
La France a un impôt sur les successions, mais les conjoints et certains partenaires sont exonérés. Les héritiers directs, comme les enfants, peuvent recevoir une exonération allant jusqu'à 100 000 €.
Comment éviter de trop payer d'impôts sur les investissements en France
Pour éviter des coûts inutiles et profiter des avantages fiscaux, il est important de bien choisir le type de compte et le produit d'investissement. Le PEA, l'Assurance-Vie et le PER peuvent réduire considérablement les impôts sur les investissements à long terme. Le choix entre eux dépend de vos objectifs financiers, de votre horizon d'investissement et de votre situation fiscale.
Plan d'Épargne en Actions (PEA)
- Objectif : Investir dans des actions d'entreprises européennes.
- Avantages fiscaux : Après 5 ans de détention, les revenus sont exonérés d'impôt sur le revenu ; seuls les prélèvements sociaux de 17,2 % s'appliquent.
- Restrictions : La contribution maximale est de 150 000 €. Les investissements sont limités aux actions et fonds composés d'au moins 75 % d'actions européennes.
Assurance vie (Assurance-Vie)
- Objectif : Un outil flexible pour l'accumulation de capital et la transmission du patrimoine.
- Avantages fiscaux : Après 8 ans de détention, il y a des avantages fiscaux lors du retrait ; exonération fiscale annuelle jusqu'à 4 600 € pour une personne seule et 9 200 € pour un couple.
- Flexibilité : Pas de limite de contribution. Possibilité d'investir dans une large gamme d'actifs, y compris des fonds, des obligations et des biens immobiliers.
Plan d'Épargne Retraite (PER)
- Objectif : Épargne pour la retraite avec des déductions fiscales.
- Avantages fiscaux : Les contributions sont déduites du revenu imposable, réduisant l'impôt actuel. À la retraite, les fonds peuvent être retirés sous forme de rente ou de somme forfaitaire, avec une imposition en fonction du mode de retrait.
- Restrictions : Les fonds sont généralement bloqués jusqu'à la retraite, sauf dans certaines situations (par exemple, l'achat d'une première maison).
Recommandations
- Objectifs à court terme : L'Assurance-Vie offre une flexibilité et des avantages fiscaux pour une détention à long terme.
- Investissements à long terme en actions : Le PEA offre des avantages fiscaux pour les investissements en actions européennes détenues pendant plus de 5 ans.
- Épargne-retraite : Le PER permet de réduire les impôts actuels et d'épargner pour la retraite, mais les fonds sont bloqués jusqu'à la retraite.
Une stratégie optimale peut consister à combiner ces produits pour atteindre différents objectifs financiers. Il est recommandé de consulter un conseiller financier pour choisir la meilleure option pour votre situation.